Entre déclarations intempestives et décisions controversées, Leslie Voltaire a commis d’innombrables faux-pas qui mettent en péril l’existence du CPT voire même la transition tout court.
Depuis son intronisation comme coordonnateur du Conseil présidentiel en octobre dernier en remplacement de Edgar Leblanc Fils, M. Voltaire a multiplié des sorties publiques qui donnaient au prime à bord une allure d’autorité à cette structure hybride. Mais la cassure se fait tout de suite sentir.
La toute première gaffe est ce scandale public au plus haut sommet de l’Etat entre la ministre des affaires étrangères d’alors Dominique Dupuy et le président Voltaire. Tout le monde connaît la suite de ce clash.
La gestion des maigres deniers publics par le CPT de Leslie Voltaire laisse tout aussi bien à désirer. En témoigne le gaspillage de plus de 4 millions de dollars rien que pour recevoir le président colombien Gustave Petro pendant seulement 2 heures à Jacmel en janvier dernier. La décision désastreuse de décaisser environ 5 millions de dollars pour des bamboches populaires à Fort-Liberté. Le soupçon d’achat d’un terrain au préjudice de l’Etat à tabarre évalué à environ 20 millions de dollars et dont il aurait lui-même tiré des commissions mirobolantes.
Autant de décisions qui éclaboussent l’administration du CPT de Leslie Voltaire.
En outre, les déclarations du président Voltaire devant des journalistes français lors de sa tournée en Europe sont la preuve d’une absence criante de charisme et de sens de la gestion de l’Etat. Ce n’est pas normal qu’un dirigeant politique aille discréditer ses prédécesseurs dans un pays étranger, pour quelque soit la raison, bonne ou mauvaise. Il y va de la dignité nationale, car il revient aux autorités nationales de prendre des dispositions pour garantir la stabilité dans leur pays en pérennisant l’image de tout une nation.
La dernière décision du président Voltaire d’intimer l’ordre au premier ministre Didier Fils-Aimé d’avaler « même sans exigence de preuves et justifications) des sanctions internationales prises contre des citoyens haïtiens est plus que scandaleuse et risque d’avoir une « étiquette politique ».
Entre-temps, de quartier en quartier, les gangs continuent d’occuper de territoires, de lancer leur assaut contre des membres de la population sous le regard passif d’un CPT en manque d’inspiration.
Le rétablissement de la sécurité , la gestion rationnelle et l’assainissement des finances publiques; la création des conditions propices à la tenue d’élections crédibles dans les meilleurs délais pour doter le pays de nouvelles autorités légitimes devraient être la priorité de l’heure.